Au Moyen-Âge, la question se posait moins
Le choix du prénom obéissait à certaines règles bien définies: selon les régions, cette charge incombait aux parents de l’enfant ou à ses parrains. Les prénoms étaient généralement tirés de la lignée paternelle et le fils aîné portait souvent celui de son grand-père paternel.
Mais aujourd’hui, les prénoms sont de plus en plus dispersés. En 2015, une étude du Times révélait ainsi que les cinq prénoms de garçons les plus fréquemment donnés recoupaient 4% des choix des parents contre plus de 20% en 1940. En ce sens, la banque Goldman Sachs comparait le prénom d’un enfant à une marque commerciale dans un rapport sur les jeunes générations datant de 2014. Cette dispersion correspondrait à «un appétit pour des marques plus uniques».
Comment ne pas se tromper?
Tout simplement en faisant appel à des professionnels. Aux États-Unis et en Europe, de plus en plus d’agences proposent leurs services en matière de noms d’enfants.
C’est le cas d’Erfolgswelle, une agence marketing bernoise qui, outre les noms de marques commerciales, propose désormais de créer des prénoms sur-mesure.
«Les prénoms sont la preuve de notre existence. C’est pourquoi ils sont si importants et que nous ne cherchons pas simplement un prénom: nous le créons » explique son directeur Mark Hauser.
Leurs trouvailles sont garanties uniques, en adéquation avec l’histoire familiale et faciles à prononcer dans les douze langues les plus parlées au monde.
Enquêtes et statistiques
La prestation s’appuie sur une phase de recherche de trois semaines durant laquelle l’agence s’assure que le prénom n’est pas enregistré comme marque commerciale. Des historiens s’intéressent également à son empreinte historique ou mythologique, et des enquêtes d’opinion permettent ensuite d’en évaluer la popularité et les connotations qui lui sont associées.
De nombreuses statistiques sont présentées sur le site afin de démontrer l’influence du choix du prénom sur la vie de l’enfant. Un prénom court favoriserait ainsi le succès professionnel et quatre ou cinq lettres seraient idéales. L’agence cite Mark (Zuckerberg), Bill (Gates) ou Larry (Page) comme exemples.
Les personnes dont le prénom commence par les lettres F et G auraient également un meilleur niveau de salaire. Pourtant Fred est cité parmi les moins bons choix en la matière…
Bref, c’est une alchimie très complexe… à la hauteur du coût de la prestation: CHF 28’000. –